Le Salon du Livre, je le fréquente depuis 1986, année où j'ai sorti mon premier livre - et l'éditeur avait d'ailleurs été trouvé sur ce Salon du Livre !
C'est donc un rendez-vous particulier. Il peut se produire, durant la seule soirée d'inauguration, des événements majeurs dans le cours de l'existence d'un écrivain telle la rencontre inopinée d'un éditeur, démarrage de projets d'une manière presque instantanée. L'an dernier, je me trouvais sur le stand de Librio en compagnie d'une copine. Cette dernière, en voyant les piles de livres de Librio a lâché sans y penser l'idée d'une biographie sur Goldman. L'éditrice a immédiatement dit qu'elle était preneuse ! Hélas, ma copine n'a pas su par la suite transformer l'essai. C'est dire pourtant s'il peut se produire des choses durant ces deux heures et demi.
Sur le Salon du Livre, on a l'impression de retrouver les cousins éloignés d'une grande famille, des gens que l'on ne verrait qu'une fois par an. Ou bien encore, à l'instar de Harry Potter au cinéma, des personnages qui reviennent lors d'un épisode à l'autre tels que Hermione mais que l'on ne retrouve que de façon espacée.
Ainsi, sur ce Salon, il y a certaines personnes que je ne vois qu'une fois par an, comme Philippe Héraclès du Cherche Midi - depuis presque 20 ans, nous n'avons pas encore trouvé un projet à faire en commun. Alors nous nous parlons brièvement sur place et bien souvent, nous nous disons que le temps pourrait être venu de faire un livre ensemble... Comme un gag à répétitions.
Au Salon du Livre, il est fréquent de croiser de nombreux visages connus. Hier soir, il y avait notamment Bernard Pivot toujours aussi impressionnant par sa simplicité - la marque des grands ! Pour entrer, Pivot a fait la queue dans le public des visiteurs sans passer par l'entrée des professionnels, ce qui peut sembler étonnant. Sur cette photo, Bernard Pivot se trouve dans le petit salon privée de l'Express où l'on n'entre qu'après avoir montré patte blanche. Si j'ai pu y accéder, c'est parce que j'ai publié un titre sur les Beatles dans leur collection Musicbook et que le directeur éditorial, Stéphane, a donc fait un signe aux cerbères implacables.
Sur le même petit salon se trouve Daniel Picouly, un être d'une grande gentillesse, avec qui il est aisé de discuter. Petit plaisir au passage : Picouly apprécie "La saga des jeux vidéo" de votre serviteur. Nous échangeons au passage des propos pas très amènes sur un certain directeur éditorial qui m'a joyeusement planté et qui ne mérite pas d'être cité. Picouly d'ailleurs serait plutôt de l'avis qu'il faut faire passer le message. Hmm... Si je rencontre un auteur en contact avec l'intéressé, je ne manquerais pas de le mettre en garde.
Sur le stand Minerva / La Martinière, une grande joie assortie d'une légère déception sont au rendez-vous. Mon livre Robots, Génèse d'un peuple artificiel est en effet arrivé à l'édition mais il ne sera en vente que le 25 mars. En conséquence, il n'est pas exposé sur le Salon. Sniff... Sur la photo de gauche, Stéphanie Vukovic, directrice éditoriale présente le nouveau-né qui pèse pas moins de 1,8 kilogs... ! L'ouvrage en impose avec ses 1.500 photos et ses 544 pages. Sur la photo de droite, Florence Devesa et Philippe Bultez-Adams qui ont réalisé le livre pour Minerva. Quant à la dame qui se trouve à leur côté, avec l'allure d'une héroïne de Hitchcock, c'est Jane Castoriano de Minerva !
Revoir Anne Carrière avec qui j'ai publié Cyberculture en 1998 (et qui édite Paulo Coehlo) est toujours un plaisir. C'est une grande dame, qui apprécie les auteurs, que dire, qui les couve de son regard débonnaire. Une chose formidable au passage, chez certains éditeurs, c'est l'absence de cet esprit de concurrence qui rend les rapports si tendus dans d'autres domaines. Lorsque je lui montre mon livre sur les Robots, Anne est franchement contente pour moi. C'est une éditrice à l'ancienne, qui fonctionne au coup de coeur et il est à souhaiter qu'il y en ait toujours.
Avec Marion Mazauric, nous avons d'étranges relations. A deux reprises, nous avons démarré des projets qui se sont finalement concrétisé chez d'autres !... Marion était directrice éditoriale chez J'ai Lu avant de monter sa petite édition à elle. Comme elle a fait sortir des auteurs de science-fiction tels que Ayerdahl ou Pierre Bordage chez J'ai Lu, ceux-ci lui sont demeurés fidèles dans sa petite édition, Au Diable Vauvert. D'ailleurs, même William Gibson, auteur culte du "cyberpunk" (science-fiction faisant intervenir l'univers de la technologie) signe chez Au Diable Vauvert. Cela dit, comme je le fais remarquer à Mandy de cette même édition, Gibson est vraiment d'une lecture ardue. Il est difficile de lire son dernier roman, Identification des schémas, sans avoir le nez plongé dans le dictionnaire, tant Gibson a un vocabulaire recherché (parsemé d'expressions nécessitant une certaine connaissance des milieux branchés). Dommage, car il tisse des intrigues d'une grande intensité.
Sur cette photo, nous voyons Emilie Stone (bab' un jour, bab toujours...) de Cosmopolitan avec sur sa droite, Emmanuel Rubin, rédacteur en chef de l'Optimum, qui a en permanence un emploi du temps de folie. J'en profite pour lui annoncer que ma prochaine chronique dans l'Optimum portera sur... les blogs !
Le Salon du Livre, c'est aussi l'occasion de mettre un visage sur un nom, en particulier lorsque l'on a uniquement correspondu par Email. Ci-contre, Marion Gibert qui s'occupe d'un super site littéraire http://titresurlenet.com Lorsque nous nous rencontrons sur une allée, elle doit me répéter plusieurs fois son nom avant que je percute. C'est le fameux phénomène qui se produit lorsque l'on correspond avec quelqu'un que l'on ne connait pas. Instinctivement, j'avais imaginé une fille au cheveux noir à la Sabine Azéma (!). Comment comprendre alors qu'elle était en réalité cette blonde élancée ?
Christian et Frédéric sont les jeunes responsables de City. Ils viennent de faire un carton (100 000 exemplaires) avec un livre autour du Da Vinci Code. Ils ont même un deuxième livre dans le hit parade des ventes en ce moment. Coool...
Il est près de 22:00 lorsque je vois Sandrine Palussière de Mille et Une Nuits (avec qui nous avons fait Génération MP3 en l'an 2000). Sandrine est pâle, épuisée, comme si elle n'avait pas dormi depuis une nuit ou deux. Je lui demande si elle va bien. En réalité, Sandrine est sur le point de défaillir. Consolation : elle conserve sa grâce même en de telles circonstances.
L'édition est peuplée d'êtres différents, qu'ils soient bizarroïdes ou autres. Et l'on s'y sent plutôt bien !